Dossier. Le processus de laïcisation débouche donc sur la démocratisation, sinon la rationalisation, de la décision publique. Elle représente un élément constitutif de l’identité de notre État. Pour cette raison, enfin, le principe de laïcité est le meilleur cadre pour « vivre ensemble » dans une société largement plurielle. La liberté religieuse a été reconnue en France aux protestants en 1789 et aux juifs en 1791. À notre époque comme au moment des débats sur la loi du 9 décembre 1905 portant séparation des Églises et de l’État, s’affrontent deux conceptions de la laïcité : l’une, d’inspiration libérale et qui a prévalu en 1905, met l’accent sur la liberté religieuse ; l’autre, plus interventionniste, tend à « neutraliser » l’ensemble de l’espace public, c’est-à-dire à confiner la religion dans l’espace privé. Espérance de vie en bonne santé : l'écart s'amenuise entre femmes et... L'intelligence artificielle, avec ou contre nous ? Mise en ligne : jeudi 18 octobre 2018 à 14h35 Cesser le financement de l’entretien des lieux de culte catholiques antérieurs à 1905 ou admettre également le financement public de mosquées ? Voici les principaux éléments pour comprendre les enjeux du procès. Plus généralement, les équilibres établis entre l’État et les Églises depuis plus d’un siècle sont désormais modifiés par l’affirmation des identités religieuses. Le système sanitaire international à l’épreuve du Covid-19, Trois questions sur le 9 décembre, journée de la laïcité, Participez à l’enquête sur les revues et ouvrages de La Documentation française, Direction de l'information légale et administrative. La laïcité est, en France, un principe constitutionnel. à 12h09, Temps de lecture Immigration, sécurité, laïcité… La surenchère de l’opposition sur les questions régaliennes. D’un point de vue libéral, seul le premier motif est acceptable, les deux autres relevant d’une forme d’imposition de « valeurs républicaines ». L’armée de l’air en quête de son identité. Mais la vigilance est de mise : la neutralité de l’État est un choix politique qui doit être soutenu par les citoyens pour continuer à s’imposer. De quelque façon qu’on la conçoive, la neutralité laïque n’est pas une politique publique fondée sur une vérité universelle, mais un choix politique qui dérive de l’opinion selon laquelle le respect de la pluralité des idées et des croyances est préférable à l’imposition d’une vérité unique. Par La laïcité repose sur 3 principes et valeurs : la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions, la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses et l’égalité de tous devant la loi, quelles que soient leurs croyances ou leurs convictions. institutionnel : État et Églises sont organiquement distincts ; législatif et réglementaire : l’État n’impose, ne privilégie et n’interdit aucune religion ; financier : les pouvoirs publics ne subventionnent directement aucun culte (sauf pour les aumôneries). Depuis lors, la France s’est massivement déchristianisée, surtout depuis les années 1960. Selon cette conception, en effet, les pouvoirs publics ne devraient apporter aucun concours, notamment financier, à l’exercice de la liberté de conscience. Publié le Administrateur au Conseil économique, social et environnemental, Publié le Ainsi, le lecteur qui, en parcourant la fin de l’article 2 de la loi de 1905, a été surpris (ou choqué) de constater que l’État doit financer des aumôneries, trahit son adhésion spontanée à la conception d’une « laïcité de combat ». Christophe Castaner, au Sénat le 8 janvier 2020. L’ordre politique est fondé sur la seule souveraineté du peuple des citoyens, et l’Etat —qui ne reconnaît et ne salarie aucun culte— ne régit pas le fonctionnement interne des organisations religieuses. À cet égard, la lutte contre les dérives sectaires passe par la prévention et la répression des pratiques délictueuses, et non par la définition, donc la stigmatisation de telle ou telle organisation comme secte, ce qui serait contraire à la neutralité de l’État. Ce choix implique une action. La neutralité se trouve alors subordonnée à la liberté de conscience. Le modèle de laïcité de l'État proposé dans ce projet de loi tient compte de l'histoire, des valeurs sociales et de la spécificité du Québec. Mais nous trouvons l’adjectif laïque comme un qualificatif donné à la République française dans la Constitution de 1958. - La laïcité à la lumière du débat. La loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l'État, qui pose les règles de la laïcité en France, est l'un des textes fondateurs de la République française. Cette loi, validée par le Conseil constitutionnel, est certes motivée par la « sécurité publique » mais aussi par « les exigences minimales de la vie en société » et le fait que « les femmes dissimulant leur visage, volontairement ou non, se trouvent dans une situation d’exclusion et d’infériorité manifestement incompatible avec les principes constitutionnels de liberté et d’égalité ». Ce matin, retour sur la notion de laïcité. Le philosophe Régis Debray a fait paraître, ce 2 décembre, "France laïque. La Cour supérieure entend actuellement les groupes et personnes qui contestent la Loi sur la laïcité de l’État (ou Loi 21). Dès lors, elle est nécessairement combattue par ceux, chrétiens hier, musulmans aujourd’hui, qui estiment que la loi de Dieu doit prévaloir sur la loi de l’État chaque fois qu’elles entrent en conflit. Les arguments invoqués La Loi sur la laïcité de l’État a été adoptée en … Elles opposent, comme il se doit, les justiciables directement affecté-es par la Loi sur la laïcité et le gouvernement du Québec qui tentera de convaincre de la légitimité (voire de la constitutionnalité) de sa démarche. Qui date des années 1960. En conclusion, il convient de distinguer le principe de la laïcité et ses modalités d’application. Elle garantit la neutralité de l’État, la liberté de culte et consacre le libre-arbitre. Le « neuter » latin signifie-t-il un « ni… ni » (étymologie latine : ne et uter) ou un « et… et » ? Son contenu et son étendue font l'objet de débats réguliers. Loin d’aller de soi, la coexistence entre pluralisme religieux et neutralité de l’État est en effet problématique. L’affirmation de l’islam oblige l’État à conformer le droit à la sensibilité d’une majorité de Français qui demeure défiante à l’égard des affirmations religieuses. Son contenu et son étendue font l'objet de débats réguliers. Le mot désigne par extension le caractère des « institutions, publiques ou privées, qui sont indépendantes du clergé et des Églises »1. Intraduisible dans d’autres langues, le mot « laïcité » s’est formé au XIXe siècle sur un adjectif, « laïque ». Si le mot apparaît pour la première fois en 1871 à propos de l’enseignement scolaire, il est absent de la loi de 1905. La laïcité vraie c’est la neutralité de l’État, que nous respectons infiniment, mais c’est une surtout une laïcité de dialogue. Sur quelques questions d'actualité". La laïcité de l’État repose sur les principes suivants : 1 o la séparation de l’État et des religions 2 o la neutralité religieuse de l’État 3 o l’égalité de tous les citoyens et citoyennes 4 o la liberté de conscience et la liberté de religion. Le principe de laïcité est l’un des piliers de la République française. Pour autant, la France se singularise par l’accent mis sur le principe de neutralité, au point que l’on peut parler d’une « conception française » de la laïcité. C'est alors la véritable naissance de la laïcité française et de la liberté de culte. la garantie de la liberté religieuse, dans le respect de l’ordre public et des autres libertés ; la neutralité de l’État, dans le respect de la liberté religieuse. les usagers du service public soient traités sans discrimination ; les agents ne disposent pas, « dans le cadre du service public, du droit de manifester leurs croyances religieuses » (Conseil d’État, 3 mai 2000. il intervient pour faire respecter les libertés religieuses (protection des minorités) et même pour les rendre effectives (financement des aumôneries dans les lieux fermés) ; en sens inverse, il agit, le cas échéant, pour protéger l’ordre public et les libertés fondamentales des comportements religieux lorsque ceux-ci les menacent. Par exemple, faut-il abolir les jours fériés catholiques hérités de l’histoire ou, au contraire, en réduire le nombre et reconnaître de nouveaux jours fériés pour l’islam et le judaïsme ? Asif Arif, avocat au Barreau de Paris, pose la question de la place des minorités musulmanes dans le futur dispositif de l’islam en France. Laïcité de l'Etat et Etat de droit Sous la direction de Béligh Nabli. La Loi sur la laïcité de l’État ne viole pas les libertés fondamentales des citoyens, a-t-il poursuivi, un commentaire qui a fait bondir le juge Marc-André Blanchard, de la Cour supérieure. Ces évolutions créent de nouvelles difficultés : La conception libérale met l’accent sur la liberté de conscience. | Mais le droit n’éteint pas les débats passionnels. Tout se passe comme si, dans l’esprit d’une partie des Français, l’exigence de neutralité propre à la puissance publique avait vocation à se diffuser dans l’espace public. La laïcité est un principe d’émancipation et un bien commun pour l’humanité de demain. À première vue, la conception libérale s’est imposée en 1905 et est régulièrement confirmée par la jurisprudence du Conseil d’État. Espérance de vie en bonne santé : l'écart s'amenuise entre femmes et... L'intelligence artificielle, avec ou contre nous ? Les débats actuels portent plutôt sur le champ d’extension des libertés religieuses (et réciproquement, de la neutralité religieuse). Elle garantit la neutralité de l’État, la liberté de culte et consacre le libre-arbitre. La laïcité vraie c’est la neutralité de l’État, que nous respectons infiniment, mais c’est une surtout une laïcité de dialogue. L'ANTISECHE - Chaque jour, l'antisèche du JDD répond à une question que vous vous posez sur l'actualité. La Loi sur la laïcité de l’État du Québec ne sera pas suspendue en attendant sa contestation judiciaire, puisque la Cour suprême du Canada a refusé d’entendre un appel en ce sens, jeudi. On le voit, le principe d’égalité de traitement est consensuel mais autorise des solutions très variables, entre une conception intégratrice voire assimilatrice de la République et le communautarisme qui réduit l’État à un rôle d’arbitre entre des religions qu’il tolère, voire encourage. Mais en l’absence de la seconde, la première perd sa raison d’être : permettre à chacun de prendre part à une vie sociale portée par le dialogue libre et vivant. la loi du 15 mars 2004, qui interdit « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse » (art. En droit, la laïcité est le « principe de séparation dans l'État de la société civile et de la société religieuse » [1] et « d'impartialité ou de neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses » [1].Le mot désigne par extension le caractère des « institutions, publiques … Elle justifie la pratique actuelle des « accommodements raisonnables ». - La laïcité à la lumière du débat. L’idée même de laïcité, si elle est actuellement remise en question par l’islamisme, reste largement consensuelle. 25 septembre 2018 De ne pas faire classe les jours de Kippour et de l’Aïd ? La neutralité désigne ici l’attitude de l’État qui s’abstient de prendre position dans les domaines de la religion. à 17h17, Temps de lecture 21 octobre 2020 En droit, la laïcité est le « principe de séparation dans l'État de la société civile et de la société religieuse »1 et « d'impartialité ou de neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses »1. Par ailleurs, le bouddhisme a quitté la marginalité et quelques mouvements religieux atypiques connaissent une certaine vitalité. Lors des débats parlementaires, le 26 juin 1905, l’agnostique Aristide Briand (1862-1932) soulignait que « le principe de la liberté de conscience et du libre exercice du culte domine toute la loi ». En effet, le terme vient du grec « laos », qui signifie peuple, et le laïc s’oppose au « klerikos », le clerc. I – LA LAÏCITE DE L’ETAT 1) La laïcité selon la République. Vie-publique.fr vous propose une sélection de discours publics sur la neutralité de l'État et la garantie de la liberté religieuse ces 15 dernières années. ». D’imposer des menus de substitution dans les cantines scolaires ? Cette loi, connue comme «le projet de loi 21» avant son adoption, est contestée par plusieurs groupes qui vont tenter de la faire annuler, en tout ou en partie. La première conditionne la seconde. Entre l’État qui relègue les religions dans la sphère privée et celui qui apporte son soutien à toutes les religions, sans discrimination, une gradation d’interprétations est possible, qui explique les débats récurrents. La loi de 1905 provoqua également la perte d’influence de … Par rapport aux autres pays de l'OCDE, la France se singularise par la place accordée au principe de neutralité dans sa conception de la laïcité. L’insertion de ces … Si la laïcité « fait maintenant partie du patrimoine national français », c’est à la manière d’un mot-valise qui fait parfois l’objet d’interprétations contradictoires. À titre d’exemple, dans un régime laïque, sur des sujets tels que l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou l’euthanasie, les arguments de type religieux ne sont pas recevables en tant que tels. Il reste qu’aujourd’hui la laïcité française est l’objet d’interprétations diverses, lourdes de conséquences pour l’avenir de notre société. Ainsi, le voile islamique (hijab) ou la kippa juive sont interdits pour les élèves des établissements scolaires publics ainsi que pour les agents publics, mais leur port dans l’espace public constitue une liberté fondamentale. À l’inverse, un État athée (l’URSS hier ou la Corée du Nord aujourd'hui) ou un souverain qui imposerait sa religion à ses sujets (comme sous la monarchie absolue en France) répriment nécessairement la liberté de conscience d’une partie des citoyens. 18 minutes. De la Révolution française à la loi de 1905. Où placer le curseur ? Paul Ricoeur distingue deux usages de la laïcité selon qu’elle s’applique à l’État ou à la société. En droit, on parle aussi de la séparation au sein même de l’État de deux types de sociétés. MONTRÉAL - Le grand débat de société autour de la Loi sur la laïcité de l'État se déplace dès lundi au palais de justice Montréal, où s'amorcera son procès. Plus l’emprise du principe de neutralité s’étend dans la sphère du service public, voire dans l’espace public, plus l’espace d’expression des croyances se réduit, et réciproquement. Comme le dit l’historien et sociologue des religions Jean Baubérot : « Ce n’est pas par la répression mais par la promotion des libertés que la laïcité s’impose aux religions. Mais l'Eglise et l'Etat sont séparés plus tard, en décembre 1905. Il assure la coexistence pacifique des opinions et conjure le risque de guerres civiles religieuses comme celles qui ont marqué les sociétés européennes aux XVIe et XVIIe siècles. La laïcité accroît les libertés : liberté des croyants et des non-croyants qui, dans des régimes confessionnels, peuvent être opprimés, et plus généralement, libertés individuelles comme le droit au divorce, à l’IVG ou au mariage homosexuel, rendus possibles par l’État laïque sans nuire aux croyants. D'autre part, le principe de laïcité promeut la liberté de conscience – des croyants comme des non-croyants – et garantit l’égalité de leur traitement. D’abord, dans de nombreux pays, les agents publics (ou assimilés, comme les accompagnateurs scolaires) sont autorisés à porter des tenues ou signes religieux, ce qui n’est pas le cas en France. La loi de 1905 est intervenue dans une France à 90 % catholique et s’est employée à apaiser « la guerre des deux France » évoquée par l’historien Émile Poulat. La Loi sur la laïcité de l'État ou la loi 21 est une loi québécoise adoptée le 16 juin 2019 par l’Assemblée nationale du Québec.Elle est la première loi à disposer que « L’État du Québec est laïc » (article 1). Premier principe : la reconnaissance de la liberté de conscience, dans le respect de l’ordre public et des autres libertés, La laïcité accroît les libertés : liberté des croyants et des non-croyants qui, dans des régimes confessionnels, peuvent être opprimés, et plus généralement, libertés individuelles comme le droit au divorce, à l’IVG ou au mariage homosexuel, rendus possibles par l’État laïque sans nuire aux croyants. Au sens large, elle désigne la perte d’emprise de la religion sur la société, et est alors synonyme de « laïcisation » ou de « sécularisation ». Ce lundi 2 novembre s’ouvrait à Montréal le procès contestant la Loi sur la laïcité de l’État, aussi connue comme le « projet de loi 21 ». ; inversement, les pouvoirs publics sont conduits à des compromis pour rester neutres dans un contexte de demandes religieuses multiples, sinon concurrentes. Elle repose en effet sur une opinion selon laquelle le respect de la pluralité des idées et des croyances est préférable à l’imposition d’une vérité unique. La laïcité, l’État et l’islamisme (suite) Publié le 7 décembre 2020 par Martine Sevegrand. Elle est donc indépendante de tout ce qui touche le religieux. 8 – La laïcité de l’État Cependant, fort heureusement, devant cette radicalisation de la haine xénophobe, de nombreuses voix s’élèvent pour nous mettre en garde contre la manipulation d’une volonté légitime de laïcité par des courants d’extrême droite, visant l’exclusion et le rejet de toute différence. Elle trouve sa source dans la philosophie de Ferdinand Buisson (1841-1932), créateur du mot « laïcité », adepte de la religion civile de Jean-Jacques Rousseau, et inspire, de nos jours, le philosophe Henri Pena-Ruiz comme l’ancien ministre de l’Éducation nationale Vincent Peillon. En France, cette incessante réinterprétation du principe de laïcité s’effectue globalement dans le cadre libéral de la loi de 1905, même si une conception plus intransigeante et spécifiquement française de la laïcité s’exprime et tend à modifier le droit lorsque les comportements religieux se font trop visibles (cas emblématique du voile musulman). De plus, comme le démontrent les cas de l’Inde Il est important de différencier ce qu’est la laïcité et la neutralité. La laïcité protège l’ensemble des croyants et des non-croyants en ne favorisant aucune catégorie et en défendant, le cas échéant, la liberté religieuse des uns contre l’oppression des autres. Il est aussi question d’impartialité et de neutralité de l’État à l’égard de… D’une part, l’État devient autonome, souverain, maître des choix politiques, rompant ainsi avec la logique de dépendance qui prévalait partiellement jusque-là.
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